Nicolas Brusson, entrepreneur emblématique français, a su transformer ses racines
essonniennes et son parcours académique en une aventure innovante qui a donné
naissance à BlaBlaCar, révolutionnant le covoiturage à l’échelle mondiale.
Nicolas Brusson, figure de l’entrepreneuriat en France, est né à Villeneuve-Saint-Georges et a ensuite grandi à Crosne, dans l’Essonne, où sa famille résidait. Après avoir étudié au collège local, il se rend à Montgeron pour poursuivre ses études entre 1991 et 1994. Durant cette période, il fait des rencontres marquantes, comme l’acteur Grégory Fitoussi et l’avocat Frédéric Deborne. En dehors du Lycée, la forêt de Sénart était l’un de ses terrains de jeux favoris, tout comme la Pelouse : « on allait souvent se balader en famille. On s’y rendait régulièrement comme de nombreuses personnes, faire du sport et jouer au football. Montgeron était ma première aire de liberté ».
Entre Montgeron, Paris et la Silicon Valley
Après ses années de lycée, Nicolas Brusson fait ses premiers pas dans la capitale en intégrant une classe préparatoire. Passionné par les sciences, il choisit de poursuivre son parcours à SupOptique, une prestigieuse école d’ingénieur du groupe Central, située près d’Orsay : « j’adorais la physique parce que j’avais la curiosité de comprendre le fonctionnement des choses ». Au tournant des années 2000, il décide de traverser l’Atlantique pour achever ses études scientifiques et se retrouve à Berkeley, en Californie, en pleine période du « boom de l’Internet » et découvre alors la Silicon Valley, véritable épicentre technologique abritant des géants comme Apple et Google. « L’ingénieur et le technologiste en moi avait trouvé la terre promise. Dans la Silicon Valley, on se retrouve dans une marmite d’innovation, d’entrepreneuriat incroyable ». Évoluant dans une famille où la majorité des membres œuvrent dans la fonction publique, Nicolas Brusson s’initie alors à un tout nouvel univers : « J’ai beaucoup grandi professionnellement. Je me suis dit que tout était possible ».
BlaBlaCar, des débuts compliqués
Sept ans plus tard, Nicolas Brusson est de retour en France avec une idée précise : « mon rêve était de participer à la création d’un écosystème entrepreneurial start-up en Europe et en France ». À Fontainebleau, il rejoint l’INSEAD, un établissement spécialisé en management où il fait la rencontre de Frédéric Mazella. Ensemble, les deux hommes lancent Covoiturage.fr en 2006, devenu BlaBlaCar en 2013. Une plateforme lancée à cause d’une nécessité : « il y a un vrai besoin pour optimiser les trajets faisables uniquement en voitures. Montgeron m’a aidé à travailler sur des produits en voyant la réalité du quotidien ». Ralentis par la crise financière de 2008, les deux entrepreneurs éprouvent des difficultés à lever des fonds, les poussant à occuper un emploi en parallèle : « je travaillais à Londres comme investisseur dans un fonds d’investissement qui me permettait de rester en contact avec ce monde des start-ups ». En 2011, un investisseur historique de Facebook les repère et investit dix millions de dollars. À travers BlaBlaCar, Nicolas Brusson s’est chargé d’une mission : « on cherche à résoudre un problème environnemental autour du transport et convaincre les automobilistes à mieux utiliser leur voiture ». Pour favoriser le covoiturage auprès des jeunes, l’application de covoiturage du quotidien de BlaBlaCar, BlaBlaCar Daily, s’est associée avec le département de l’Essonne, leader du transport partagé domicile travail. Une initiative lancée en avril 2024 et qui tient à cœur à Nicolas Brusson : « j’ai l’impression de résoudre une inefficacité des transports de manière générale. Particulièrement en faveur des jeunes, compte tenu du climat actuel d’inflation. Si on arrive à acheter une voiture, l’utiliser seul est cher ». Aujourd’hui, BlaBlaCar est l’une des plus grandes plateformes de covoiturage au monde. L’entreprise est présente dans 20 pays, comptant 800 employés et 80 millions de passagers en 2023.