En 1903, le premier Tour de France prend son départ à Montgeron. 120 ans après, on en parle encore. Retour sur cet événement qui fit rentrer la ville dans l’histoire sportive.
Une course nationale prestigieuse
C’est grâce à Henri Desgrange, directeur à l’époque du journal L’Auto, que le Tour de France est créé en 1903. Voulant promouvoir les ventes de son journal, il décide d’organiser un grand événement sportif consacré au vélo. Le parcours comprendra six étapes reliant les principales villes françaises, pour un total de 2 428 kilomètres. Cette première édition est une réussite totale ! Depuis, cette course emblématique a lieu chaque année, excepté lors des deux guerres mondiales. Souvent appelé « le Tour » tout court, ou « la Grande Boucle », il gagne en importance et en popularité au fil des éditions ; la participation s’élargit, on passe d’un peloton principalement français les premières années, à des éditions comptant jusqu’à 40 nationalités, sa durée est allongée et sa portée s’étend dans le monde entier.
Top départ au Réveil-Matin
Il est 15h16, le 1er juillet 1903, quand l’aventure du Tour commence. Près d’une soixantaine de coureurs s’élancent. Leur point de départ : l’auberge du Réveil-Matin, située sur la route de Corbeil. Des esprits chagrins précisent que le peloton s’ébranla en réalité de la fourche située en face du café situé sur la commune voisine de Villeneuve-Saint-Georges. Reste que Montgeron conserve l’honneur d’avoir été la première ville départ de la Grande Boucle, une fierté qu’elle retrouvera un siècle plus tard en devenant ville-étape pour le Tour du centenaire en 2003, puis en 2017. Lors de ce premier Tour de France, seul un tiers des cyclistes achevèrent la course le 19 juillet au parc des Princes.
Maurice Garin, premier et grand vainqueur
Portant le dossard no1, Maurice Garin est archifavori lorsqu’il se lance à l’assaut du 1er Tour de France. Il s’impose lors de cette toute première étape dont l’arrivée était jugée à Lyon et où il parvint après plus de 17 heures et 45 minutes de course. Vainqueur de trois étapes sur six, le champion originaire de Lens gagne le Tour en 94 heures et 33 minutes face à Lucien Pothier, Jean Fischer ou encore Fernand Augereau. En récompense, le cycliste de 32 ans remporte 6 125 francs de prime, une très belle somme pour l’époque ! Pour lui rendre hommage, notre Ville a baptisé un de ses quartiers de son nom.
Montgeron, une ville de cyclistes
Dès le début du XXe siècle, Montgeron est reconnue dans le monde du cyclisme. Tous les dimanches, la société locale, le Sport Vélocipédique de Montgeron, y organise des compétitions. Les courses les plus réputées : l’aller-retour Montgeron-Melun, et le Paris-Toulouse plus connu sous le nom de « L’éventail ». Une passion pour le vélo qui perdure encore aujourd’hui. Cyclisme, cyclotourisme, VTT et bicrossing… Les associations montgeronnaises entretiennent cette flamme en organisant plusieurs événements tels que la Trans’Montgeronnaise dont la prochaine édition est prévue le 2 juillet.
Une sculpture symbolique
Afin de commémorer le centenaire du départ du premier Tour de France, une sculpture métallique représentant un cycliste avait été érigée en 2003 à l’entrée de la ville, au rond-point du Réveil-Matin, devant l’auberge qui a donné son nom au quartier. Œuvre collective visible de nuit, elle a été réalisée par plusieurs élèves de l’École municipale d’arts plastiques Claude Monet. Autour du sculpteur Barbelo, professeur de sculpture de l’EMAP à l’époque, les Montgeronnais Jean Jérôme, François Hequet, Jean-Louis Tinel, Claire Lemy, Remy Mandon, Julie Helleboid, Stéphanie Fages, Sandrine Seurin, Marie Gonnard, Natacha Vignalou, Daniel Das Neves et Yves Robert ont participé activement à la réalisation de cette incontournable œuvre d’art.