Ici renaît la prairie de la Châtaigneraie

Un projet d’aménagement d’une friche située en lisière de forêt de Sénart vise à préserver et valoriser un espace d’environ un hectare abritant une flore et une faune très riches.

Située en lisière de la forêt domaniale de Sénart, la prairie de la Châtaigneraie est un espace naturel qui s’étend sur 8 000 m². Au Nord Est, elle est délimitée par le quartier pavillonnaire de l’allée de la Châtaigneraie et au Sud-Est par la RN6 dont elle est protégée par une haute butte.
En juillet 2020, des riverains, botanistes amateurs, ont signalé la présence de l’orobranche pourprée, une fleur classée en danger en Île-de-France qui bénéficie d’un arrêté ministériel de protection.
Forte de ce signalement, la Ville a créé un observatoire de la biodiversité, un groupe d’une douzaine de Montgeronnais volontaires, pour réfléchir sur ces enjeux. Ils se sont alors engagés dans la création d’un atlas communal de la biodiversité.

Une centaine d’espèces

Avec l’aide d’un jeune montgeronnais étudiant la protection de la nature, un inventaire de la flore de la prairie a été réalisé durant l’été 2021. Il a révélé que la mosaïque d’habitats offerts par cette prairie constitue un écosystème riche de faunes et de flores qu’il convient de préserver. Près d’une centaine d’espèces ont été inventoriées sur la prairie telles que des orchidées endémiques (ophrys abeille et orchis bouc) mais aussi des passereaux protégés et menacés qui fréquentent cette prairie.
Sans intervention, cette prairie aurait suivi une évolution naturelle mettant en danger les espèces qui s’y trouvent. Cet ancien terrain agricole, dernier survivant de ce secteur, en lisière de forêt, se voyait peu à peu recouvrir par des arbustes qui auraient ensuite laissé la place à des arbres transformant le lieu en sous-bois. Dans un paysage naturel, cette évolution n’est pas problématique, car d’autres terrains en proximité se transforment alors en prairies. Ce n’est pas possible ici, dans un cadre urbanisé. Ce chaînon manquant entre la forêt et la ville mérite donc d’être préservé.

Préserver la biodiversité

La ville de Montgeron, après avoir obtenu un soutien financier de l’Office français de la Biodiversité à hauteur de 75 848 € dans le cadre du plan France Relance, a décidé de protéger cet espace par un
aménagement permettant une gestion différenciée de l’espace. Cela signifie qu’on y laisse la nature se développer, sans engrais, sans arrosage, sans réelle intervention du service espaces verts à l’exception de deux fauchages, en mars et en septembre, suffisamment espacés pour que le cycle naturel de floraison, germination et essaimage se réalise.

La Ville a même dû s’équiper d’un équipement de fauchage particulier récupérant les herbes coupées afin de conserver la qualité aride du sol. Le caractère de la prairie a été renforcé avec la plantation d’arbres et d’arbustes soigneusement choisis au pied de la butte de la RN6 afin qu’ils alimentent les insectes pollinisateurs et irriguent, par leurs racines, la prairie. Des clôtures en bois et des cheminements
ont été installés pour que les promeneurs puissent profiter du lieu sans le piétiner, et afin qu’il ne serve pas, comme ce fut trop souvent le cas, de zone de dépôt sauvage.
Tous les ans, un inventaire de la faune et de la flore sera réalisé pour s’assurer de l’efficacité des mesures de protection. Il est même prévu que ce laboratoire communal de la biodiversité joue une mission pédagogique comme terrain de découverte pour les écoles de la ville.


Orobranche pourprée

Espèce inscrite sur la Liste rouge
de la flore vasculaire de France
métropolitaine (2019), classée
comme espèce « en danger » (EN) en Île-de-France. Elle fait l’objet sur ce territoire d’une protection intégrale grâce à l’arrêté ministériel du 11 mars 1991.

Votre navigateur est dépassé !

Mettez à jour votre navigateur pour voir ce site internet correctement. Mettre à jour mon navigateur

×