Elle expose sur la Pelouse des portraits de femmes inspirées du film Woman de Anastasia Mikova et de Yann-Arthus Bertrand pour lequel elle a travaillé en tant que monteuse.
Sa passion pour la peinture l’a rattrapé tardivement. Lycéenne, Brigitte Delahaie suit un cursus scientifique. « J’étais malheureusement douée pour les mathématiques » ironise-t-elle. Et pour cause, malgré son investissement personnel dans des cours de dessin et d’histoire de l’art afin d’intégrer la section peinture, cette opportunité lui est refusée par le chef d’établissement. « Il trouvait cela déshonorant pour le lycée ». Démoralisée et blessée par cette déconvenue, elle pose ses pinceaux et redouble son année.
Profession monteuse
Si elle s’éloigne des ateliers de peinture pour très longtemps, ses inclinations artistiques lui permettent d’intégrer une faculté de cinéma. Pendant ses études, Brigitte découvre le montage et décide d’en faire son métier. « À l’époque, on travaillait sur des bobines sur lesquelles on coupait et recollait les rushs ». Mais quand la vidéo numérique arrive, elle quitte le milieu du cinéma pour se former à cette nouvelle technologie. C’est le début d’une carrière de 40 ans, principalement pour des films documentaires.
Retrouvailles avec la peinture
Au début des années 2000, elle s’installe à Montgeron, dans une maison qui donne sur la Pelouse. En 2006, un cours pour débutants ouvre à l’école municipale d’arts plastiques Claude Monet à Montgeron. Brigitte décide de s’inscrire et renoue avec son premier amour : la peinture. Elle est la première élève du cours. En 2012, elle se consacre pendant 9 mois à une formation en arts plastiques. Elle présente ses tableaux pour la première fois lors de l’exposition Art’ifice en 2016 et 2018.
Dernièrement, elle a été contactée par Anastasia Mikova et de Yann-Arthus Bertrand pour monter le film Woman (sorti le 4 mars) où des femmes du monde entier racontent, face caméra, leur parcours. Un film sur mesure puisque Brigitte s’est spécialisée dans les portraits. « Mon métier et ma passion se rencontrent. J’ai passé une année en salle de montage avec elles. Elles m’ont passionnée, interpellée, interrogée voire bouleversée. Raconter ces femmes en peintures m’est apparu comme une évidence.
Je me suis aussi mêlée à elles avec un autoportrait. » Ses réalisations sont exposées, en face de chez elle, sur la Pelouse dès le mois de mars pour accompagner la sortie du film.
Aujourd’hui, son but est de vivre de ses tableaux. « J’aimerai peindre des gens face à moi, faire des portraits à l’ancienne, et renouer avec cette tradition ». Une ambition originale à l’heure des selfies sur smartphones.