L’ancien combattant raconte, les yeux pétillants, son parcours exceptionnel qui l’a emmené en Algérie et même en Polynésie.
« Je suis un enfant du pays », dit fièrement Michel Potier. C’est dans la maison familiale de la rue du Repos qu’il pousse son premier cri le 23 novembre 1938. Comme ses trois frères et sa sœur, il effectue toute sa scolarité dans la commune. « J’ai d’abord été à l’école maternelle Victor Duruy puis à Jean Macé, confie-t-il. Pour devenir radioélectricien, je me suis inscrit dans une école à Paris. »
Du Sahara à Mururoa
Il a 22 ans quand il doit partir pour l’Algérie. « C’était la guerre, mais j’ai eu de la chance, car j’ai été envoyé sur les Territoires du Sud Saharien dans le centre militaire de Reggane. Je n’étais pas sur le front », se souvient l’ancien militaire, membre de la Fédération nationale des anciens combattants en Algérie, Maroc et Tunisie (FNACA). Il y assiste au tout premier tir nucléaire le 13 février 1960. Un souvenir qui reste marqué à jamais dans sa mémoire. Après 28 mois, il rentre en France et intègre le commissariat l’énergie atomique. « C’est là qu’on m’envoie en mission à Muruora, en Polynésie française. J’ai participé au total à 167 essais nucléaires. D’ailleurs, selon une enquête du CEA, je suis la seule personne au monde qui a assisté au premier et au dernier tir français », confie Michel Potier.
Attaché à sa ville natale
Alors qu’il est en permission à Montgeron, il fait la rencontre de Denise, sa future femme. « La fête foraine battait son plein sur la Pelouse. Elle était venue avec des copines. On s’est revus une ou deux fois, mais j’étais militaire et je devais repartir», explique-t-il en allant chercher une boîte en fer contenant des lettres jaunies par le temps. Le couple se marie en 1964 et emménage un an après rue Gaston Mangin.
« Mon père a agrandi la maison de mon arrière-grand-mère. Il a tout fait tout seul, raconte Véronique, la fille de Michel. Rien ne l’arrête. Quand il ne sait pas, il apprend en autodidacte. » À sa retraite, en 1997, il décide de fonder l’association Quartiers Nord Montgeron pour créer des évènements et des soirées conviviales. Depuis 25 ans, une brocante est organisée en septembre. « C’est une tradition agréable qu’on perpétue. »
« Montgeron a une place bien particulière dans mon cœur. C’est là où sont mes racines. Mes parents, mes grands-parents, tous ont vécu dans cette ville », révèle Michel Potier. En 2010, il commence un blog sur lequel il partage photos d’archives et anecdotes historiques sur la ville.
Un amoureux de la nature
Son autre passion est le jardinage. « J’ai toujours aimé la nature, les animaux. Autrefois, je m’occupais de cultiver dans mon jardin des légumes, mais avec l’âge, je me suis plutôt intéressé aux arbres », avoue-t-il. Il rejoint Les Croqueurs de pommes où il apprend l’arboriculture et la pomologie. Avec l’association, Michel milite pour la préservation des espèces végétales. Il participe à la taille des arbres du potager du Roi à Versailles et du jardin médiéval de Crosnes. Il veille aussi de l’entretien du parc de la maison de l’agglomération deux fois par an. « C’est important de préserver notre patrimoine et notre histoire. Je suis très bien à Montgeron et je n’y partirais pour rien au monde », assure Michel Potier, sourire aux lèvres.