De l’école de charité à la communale

L’histoire des écoles à Montgeron n’est pas très différente de celle des villes voisines : elle est le reflet de la centralisation étatique et de la déconcentration communale.

La première allusion à une école, dite « école de charité », pour les garçons remonte à 1672 sous le règne de Louis XIV. L’école des filles date quant à elle de 1717. Sous la Monarchie, les initiatives sont du ressort des curés (notamment l’actif François Camet au 18e siècle) et des élites locales, nobles ou grandes bourgeoises. Le but de ces premières institutions est d’enseigner les rudiments et de former de bons chrétiens, des enfants qui savent servir la messe et pratiquer le plain-chant.

La Révolution, en reprenant à l’Église son rôle d’éducatrice et en revendant ses biens (dont les écoles et les presbytères qui souvent les abritaient), a malgré une législation progressiste et l’affirmation de grands principes (projet de Condorcet), réduit l’ancien édifice scolaire à néant. Les communes qui héritent de la charge manquent alors cruellement de moyens. Au moment le plus sombre de son histoire, l’école de Montgeron se réfugie sous le porche de l’ancienne l’église. Par la suite, les écoliers ont erré dans différentes maisons du village, le plus souvent inappropriées, enseignés par des maîtres de bonne volonté. Avec la Monarchie de Juillet, notamment la loi Guizot de 1833 qui oblige chaque commune à entretenir une école, dans une France qui évolue et où le besoin de s’instruire se fait plus pressant, des mesures doivent être prises. Montgeron y répond.

La première école communale

L’école du Centre, ouverte en 1857, est la première école montgeronnaise telle qu’on la conçoit de nos jours. Ses locaux accueillent aujourd’hui la police municipale. Elle faisait face à l’ancienne mairie place de Rottembourg où avaient aussi été construits un centre administratif ainsi que l’église paroissiale de Saint-Jacques. Ces édifices formaient le premier groupe des bâtiments communaux. On se souvient sans doute que cette place, alors principale, avait été prélevée sur le domaine que possédait le général Henry de Rottembourg.

Le bâtiment scolaire, commandé à l’architecte départemental, forme un ensemble architectural soigné et équilibré. Deux entrées, celle des garçons à droite, celle des filles à gauche, ouvrent sur le rez-de-chaussée, l’étage étant réservé aux appartements des instituteurs : Monsieur Roussel père et Madame Marvereaux. Les salles de classe sont aérées, claires, spacieuses, confortables, équipées. C’est une première pour Montgeron.
En 1870, il a fallu agrandir, ajouter des ailes et une salle d’asile (ancienne appellation de l’école maternelle) en prolongement de la mairie d’alors.

Une fierté locale

Cette école a été valorisée par la Troisième République, pour laquelle l’enseignement est une donnée fondamentale. Elle fait la fierté de nos maires : Alexandre Chalon n’avait-il pas déclaré en 1909 que « le peuple qui a les meilleures écoles est le premier du monde ! » Elle est aussi largement décrite par l’instituteur Alfred Lallier, dans sa monographie communale de 1900.

Elle porte le nom de Jean Macé depuis la grande fête inaugurale du 23 mai 1937, qui a doté nos écoles de « parrainages » authentiquement républicains.

L’école du Centre a servi d’exemple aux autres établissements montgeronnais. Le modèle a bien sûr été dépassé et perfectionné par les créations qui ont suivi. Leur objectif était de répondre à la croissance accélérée et aux souhaits de la population, dans les quartiers centraux et périphériques : école Victor Duruy (1909), école du Nouzet (1928, renommée Jules Ferry), école Dumay (1931, renommée Ferdinand Buisson), école Jean-Charles Gatinot (1957-58), puis dans les années 1960, les écoles Jean Moulin et Hélène Boucher.

L’enseignement privé a reposé en 1910 sur l’école annexée au patronage Saint-Augustin, aujourd’hui fermée (lotie pour devenir la résidence le Thabor), et sur l’institution Sainte-Thérèse en 1934.
Documentation : Société d’Histoire Locale de Montgeron

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