L’histoire de la Nationale 6

À partir du 1er avril, un tronçon de 10 kilomètres de la RN6 allant de la limite avec le Val-de-Marne et l’intersection avec la RD33 à l’échangeur de la Croix de Villeroy devient départemental. Retour sur son histoire mouvementée.

À l’origine, il y avait un chemin gaulois, parcouru par les lieutenants de César. Il est devenu une chaussée romaine dont le tracé est resté incertain, mais qui devait suivre le tracé de l’avenue Jean Jaurès et de l’avenue de la République. Au Moyen Âge, la route s’est fixée sur certains repères comme l’Ermitage et l’ancienne église. Les paroisses de Montgeron, Yerres et Brunoy s’établissent le long de cet axe.

De la route impériale à la route nationale

Après la révolution, les dangers encourus sur la route et notamment la traversée de la forêt de Sénart s’amplifient (comme en témoigne la fameuse affaire du courrier de Lyon). L’entretien est négligé. Alors, quand l’Empire établit en 1811 un réseau impérial de routes, cette voie essentielle reliant Paris à Rome via Dijon, Genève et Milan devient la Route Impériale 6. Après la chute de l’Empire, les Routes Nationales sont créées. Ainsi naît la RN5 reliant Paris au col de la faucille, au-dessus du lac Léman.

Histoire des déviations

Mais la circulation augmente fortement et les embouteillages deviennent vite la norme sur toute la traversée de Montgeron, au point de devenir l’attraction du dimanche pour certains qui venait voir les voitures. En 1935, l’Informateur de Seine-et-Oise écrit sur l’avenue : « il faut l’élargir, la doubler ou prévoir une déviation ». On envisage alors d’en créer une en suivant le tracé de la Pelouse, mais le projet est heureusement abandonné en 1938 en raison de son coût élevé, de l’opposition des commerçants et de la guerre qui approche.
Après 1945, la circulation est de plus en plus dense et un projet de déviation est à nouveau à l’ordre du jour. Après 2 années de travaux, la bretelle de Montgeron est inaugurée le 10 novembre 1966 avec le nom de RN 5D. Sur un tracé de 5 km, elle relie le Réveil Matin à Brunoy en utilisant principalement des terrains non bâtis. Il y a tout de même quelques expropriations.
On raconte même que les iris du jardin d’une maison détruite pour la déviation continuent à pousser, aux abords du pont de la rue Paumier. Le terrain de la pouponnière, route proche, est amputé pour la route. Des riverains se plaignent de voir leur rue devenir des impasses et la rue Guynemer est coupée en deux parties, de part et d’autre de la déviation.

N5, N6 et départementale

En 1972, une grande loi de décentralisation déclasse 53 000 km de routes nationales en départementales. Son application dans l’Essonne intervient en 1978. L’avenue de la République devient la route départementale 50, mais la RN5D devient la Nationale 6. Cette dernière, créée elle aussi en 1824, est issue de la route impériale 7 qui reliait Joigny à Turin via Lyon et Chambery.
Dans les années 1990, la déviation revient au coeur des préoccupations municipales, car l’État envisage d’élargir la RN6 dans sa section montgeronnaise. Le projet est finalement abandonné en 1998.
En 2006, un nouveau train de déclassement des voiries nationales, la RN6 devient départementale sur presque toute sa longueur, sauf sur trois tronçons, dont celui reliant l’A86 (carrefour Pompadour) à
la Francilienne (A104). Il faut donc attendre 2022 pour que le tronçon essonnien, de l’entrée de Montgeron à la Croix de Villeroy, devienne lui aussi départemental.

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