Les plans de la Ville retracent l’évolution de notre commune depuis plus de trois siècles. En les étudiant, se révèle le développement de l’urbanisation de Montgeron.
La plus ancienne : la carte de Bourgault et Matis, 1708
Ce détail de la Carte de la Forêt de Sénart et de ses environs, dressée par Bourgault et Matis, arpenteurs du Roi est daté de 1708 (vers la fin du règne de Louis XIV). Elle s’inscrit dans la série de reproductions nombreuses du massif forestier, au temps des chasses royales.
Les techniques cartographiques rudimentaires de l’époque révèlent les traits du relief, qui montrent l’avancée du plateau de Brie, au-dessus des plaines alluviales que parcourent l’Yerres et l’autre petit affluent de la Seine, le ru d’Oly.
Le réseau des routes et des chemins, qui annonce son actuel développement, est bien signalé : il s’organise à partir de l’axe central, la route royale, actuelle avenue de la République. On retrouve déjà les axes qui deviendront la rue de Mainville, l’avenue Charles de Gaulle, la rue Raymond Paumier, les rues d’Yerres et de Concy, ou encore la route de Corbeil.
Le bourg de Montgeron, tassé autour de l’église (A) à l’emplacement de la place des Tilleuls, paraît assez modeste en comparaison des biens seigneuriaux. Le château (l’actuel lycée) avec ses deux ailes en retour (B) se situe à la base d’un dispositif en patte d’oie, créée en 1704, avec une branche reliant le village et une autre pointant vers la forêt. Cette dernière sera prolongée vers 1750 créant ainsi La Pelouse.
Figurent également l’Ermitage (qui fermera en 1714), les domaines qui seront ceux de Rottembourg (C) et, au hameau de Chalandray, du château du même nom (D) et du futur parc Lelong. Le document met en valeur la vallée de l’Yerres et ses prairies, et aussi le Moulin de Senlis (E). Il est plus discret sur la présence de la vigne, marquée par une série de carrés de petits points (F).
La plus originale : la carte de Cassini, 1756
La famille Cassini construit le premier réseau géodésique national au monde. Il s’agit d’établir sur le terrain par des visées optiques depuis des points hauts (clochers, collines…) une série de triangles contigus permettant de calculer les distances. On y retrouve les structures urbaines marquantes des terrains permettant de se situer. Ainsi, Montgeron, intégré à la première feuille (Paris) est symbolisé désormais par la Pelouse au centre d’une pâte d’oie depuis le château, et par la route de Bourgogne, actuelle avenue de la République.
La carte au 1/86 400e est extraite d’une cartographie complète du royaume qui fut réalisée pendant tout le XVIIIe siècle.
En consultation sur le Geoportail de l’IGN et sur le site de la Bibliothèque nationale de France
La plus précise : le cadastre napoléonien, 1812
L’Empereur Napoléon 1er est à l’origine du premier cadastre, permettant d’établir dans la France entière, secteur pas secteur, les parcelles et leurs propriétaires. On y découvre Montgeron dans ses frontières actuelles, entre l’Yerres au Nord et à l’Est, le ru d’Oly à l’Ouest et la forêt au Sud.
Le cadastre napoléonien, quartier par quartier
La plus détaillée : carte d’État-Major, 1817
Cette première carte d’État-Major, feuille de Montgeron, est dressée par M. L’Oreilhe, élève ingénieur cartographe, sous la direction de M. Salneuve, lieutenant au Corps royal des Ingénieurs cartographes (1817). Les propriétés, très détaillées, montrent le développement de la bourgade tout au long de la route principale, reliant désormais le centre bourg à Chalandray. Les maisons de villégiature bourgeoises sont désormais dominantes avec leurs jardins très dessinés. Ainsi le parc du château de Rottembourg, dans son dessin à l’anglaise, y figure avant qu’il ne soit traversé par la voie de chemin de fer. Les vignes recouvrent les coteaux et la Pelouse relie magistralement le château à la forêt.