Le centre Jean Hardouin et le musée Josèphe Jacquiot

Le centre Jean Hardouin et le musée municipal Josèphe Jacquiot occupent une résidence bourgeoise, connue il y a quelques temps sous le nom de la Maison Chalon.

Située en centre-ville, elle se déploie, comme les autres propriétés de ce secteur entre l’avenue de la République et la rue Aristide Briand, soit entre l’ancienne Nationale et le vieux sentier de la Folie. Elle entre dans notre histoire, au début du XIXe siècle, au moment où la bourgade émerge du centre ancien et commence une progression, qui aujourd’hui, atteint la forêt de Sénart. À cette époque, auberges, fermes, boutiques et ateliers, résidences bourgeoises comme celle-ci s’alignent au long d’un axe structurant de plus en plus actif. D’assez belle taille, elle bénéficie d’heureuses dispositions : un bâtiment principal prolongé par la maison du gardien, des écuries, une volière (élément rare) occupent la cour d’entrée qu’un mur isole de la rue. A l’arrière, la pelouse centrale du jardin à l’anglaise encadrée de bouquets d’arbres, est rafraîchie par une rivière anglaise et un plan d’eau. Le verger et le potager ferment le domaine vers la rue Briand. Les constructions, diverses par leur style, sont de qualité : la façade principale est élégante, enrichie de plaques décoratives, surmontée d’un toit à la Mansart ; la volière, récemment repeinte est pimpante ; l’écurie, que l’on a voulue rustique est particulièrement soignée (colombages, combles sommés d’un épi de faîtage). La conception et la réalisation de cette maison de maître, sont particulièrement réussies, et vraiment typiques du XIXe siècle.

Des élites à Montgeron

Des hôtes de qualité l’ont honorée en ce même siècle. Jean-Pierre Doumerc, général baron d’Empire tout comme le général Henry de Rottembourg, a été oublié par la mémoire locale, sans doute pour s’être montré moins généreux que ce dernier. Edmond Frémy, un savant, fut l’un des créateurs de l’industrie chimique de synthèse, actif directeur du Museum, président de l’académie des Sciences. Tous deux illustrent la glorieuse théorie des élites parisiennes, venues à Montgeron, se distraire à la campagne. La famille Chalon, qui l’acquiert vers 1900, est par contre un cas rare, quasi unique. Cette lignée authentiquement montgeronnaise, a réussi son ascension dans un cadre strictement local, du voiturage à l’hôtellerie et à l’entreprise de bâtiment. En la personne d’Alexandre Chalon, elle accède à la notabilité. Maire depuis 1904, actif et dévoué, celui-ci sera victime de son engagement en faveur des sinistrés de la crue de la Seine de 1910. Sa fille, Madame Marguerite Chalon, peintre talentueuse hérite de la Maison en 1920. Deux occupations transitoires marquent le XXe siècle : d’abord l’occupation allemande qui réquisitionne et y impose sa Kommandantur. Puis, en application du legs consenti en sa faveur par Mme Marguerite Chalon, l’installation en 1961 d’une maison de vacances, par les Orphelins-Apprentis d’Auteuil. Cette œuvre religieuse, tournée vers la jeunesse, ne se maintiendra pas, malgré la forte implication des jeunes gars dans la rénovation du domaine.

Une vocation culturelle

En 1978, par la volonté de la municipalité conduite par Jean Hardouin, il devient propriété communale, comme la Ferme de Chalandray et le cinéma. Cet édile dynamique et ouvert veut lancer Montgeron dans une politique neuve, orientée vers l’urbanisme, l’écologie, la culture. Dès lors, après maintes hésitations, la maison s’ouvrira à la population, en tant que centre d’expositions, syndicat d’initiative-office du tourisme (de nos jours l’association ECLAT), puis musée municipal (1993), initié par le maire Alain Josse et Josèphe Jacquiot, ancien maire de Montgeron, femme de grande valeur. Ainsi la Maison Chalon, par l’équilibre de son plan, par les divers tournants de son histoire, par son appartenance à la collectivité, par sa position centrale, affirme son originalité. Sa fonction culturelle éminente reste très forte. Le jardin, devenu parc Jean Rostand, permet aux Montgeronnais de jouir du havre reposant, gracieux, intime qu’elle leur offre, au cœur bien battant de leur ville.

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