Parcours patrimoine : centre Jean Hardouin

Au 64 av. de la République, un ancien hôtel particulier accueille le centre Jean Hardouin, centre culturel municipal et lieu de nombreuses expositions, le musée municipal Josèphe Jacquiot et, à l’arrière, un parc public, le parc Jean Rostand.

Le centre Jean Hardouin

Le centre Jean Hardouin et le musée municipal Josèphe Jacquiot occupent une résidence bourgeoise, connue il y a quelques temps sous le nom de la Maison Chalon.

Située en centre-ville, elle se déploie, comme les autres propriétés de ce secteur entre l’avenue de la République et la rue Aristide Briand, soit entre l’ancienne Nationale et le vieux sentier de la Folie. Elle entre dans notre histoire, au début du XIXe siècle, au moment où la bourgade émerge du centre ancien et commence une progression, qui aujourd’hui, atteint la forêt de Sénart. À cette époque, auberges, fermes, boutiques et ateliers, résidences bourgeoises comme celle-ci s’alignent au long d’un axe structurant de plus en plus actif.

La maison, probablement édifiée sous la Révolution, est une propriété bourgeoise, bien située au cœur de l’ancien Montgeron.

La conception et la réalisation de cette maison de maître sont particulièrement réussies et vraiment typiques du XIXe siècle. D’assez belle taille, elle bénéficie d’heureuses dispositions : un bâtiment principal prolongé par la maison du gardien, des écuries, une volière (élément rare) occupent la cour d’entrée qu’un mur isole de la rue. Les constructions, diverses par leur style, sont de qualité :

  • la façade principale est élégante, enrichie de plaques décoratives, surmontée d’un toit à la Mansart ;
  • la volière, récemment repeinte est pimpante ;
  • l’écurie, que l’on a voulue rustique, est particulièrement soignée (colombages, combles sommés d’un épi de faîtage).

A l’arrière, la pelouse centrale du jardin à l’anglaise encadrée de bouquets d’arbres, est rafraîchie par une rivière anglaise et un plan d’eau. Le verger et le potager ferment le domaine vers la rue Briand. Cette partie est désormais le parc Jean Rostand.

Elle abrita à cette époque des hôtes de marque, tels le général d’Empire Jean-Pierre Doumerc (1767-1844),. Tel également le grand savant, quasi fondateur de notre industrie chimique, Edmond Frémy (1814-1894), président de l’Académie des Sciences.

Des hôtes de qualité l’ont honorée en ce même siècle.

  • Jean-Pierre Doumerc, général baron d’Empire tout comme le général Henry de Rottembourg, a été oublié par la mémoire locale, sans doute pour s’être montré moins généreux que ce dernier. il combattit lors des batailles napoléoniennes, depuis Austerlitz jusqu’aux campagnes de Russie.
  • Edmond Frémy, un savant, fut l’un des créateurs de l’industrie chimique de synthèse, actif directeur du Museum, président de l’académie des Sciences. Tous deux illustrent la glorieuse théorie des élites parisiennes, venues à Montgeron, se distraire à la campagne.
  • La famille Chalon, qui l’acquiert vers 1900, est par contre un cas rare, quasi unique. Cette lignée authentiquement montgeronnaise, a réussi son ascension dans un cadre strictement local, du voiturage à l’hôtellerie et à l’entreprise de bâtiment. En la personne d’Alexandre Chalon, elle accède à la notabilité. Maire depuis 1904, actif et dévoué, celui-ci sera victime de son engagement en faveur des sinistrés de la crue de la Seine de 1910. Sa fille, Madame Marguerite Chalon, peintre talentueuse hérite de la Maison en 1920.

Deux occupations transitoires marquent le XXe siècle : d’abord l’occupation allemande qui réquisitionne et y impose sa Kommandantur. Puis, en application du legs consenti en sa faveur par Marguerite Chalon, l’installation en 1961 d’une maison de vacances, par les Orphelins-Apprentis d’Auteuil. Cette œuvre religieuse, tournée vers la jeunesse, ne se maintiendra pas, malgré la forte implication des jeunes dans la rénovation du domaine.

En 1978 le maire Jean Hardouin en négocia l’acquisition au nom d’une Ville en plein développement. Son double objectif visait à fixer en ces lieux un point d’appui culturel et à amorcer une politique environnementale, appuyée par ailleurs sur la forêt de Sénart et la prairie de l’Yerres. Dès lors, après maintes hésitations, la maison s’ouvrira à la population, en tant que centre d’expositions, syndicat d’initiative-office du tourisme (de nos jours l’association ECLAT), puis musée municipal (1993), initié par le maire Alain Josse et Josèphe Jacquiot, ancienne maire de Montgeron.

Elle accueille depuis un centre culturel qui porte désormais son nom, lieu régulier d’expositions et d’événements.

Musée municipal Josèphe Jacquiot

Le Musée municipal perpétue le nom de Josèphe Jacquiot, qui fut son initiatrice, son mécène (donation et legs à la commune de Montgeron) et sa première conservatrice.

Une femme d’exception

Née le 24 avril 1910 à Loches en Indre-et-Loire, fille de Charles Jacquiot (1879-1938), professeur à l’école normale d’instituteurs de la ville, puis à celle de Versailles en 1919, Josèphe Jacquiot est diplômée d’études supérieures d’histoire et de géographie et de l’école du Louvre. Après le décès de son père en 1938, la famille s’installe à Montgeron.

Elle étudie particulièrement la numismatique et fait carrière dans cette voie, avant de devenir une autorité en la matière, à tel point qu’elle devient en 1959, conservateur du Cabinet des Médailles et Antiques de la Bibliothèque Nationale de Paris. Elle est également professeur à l’Ecole du Louvre et à la Monnaie de Paris.

Pendant l’occupation, Josèphe Jacquiot s’engage auprès de la résistance, dont elle demeure une des figures locales.

Après la guerre, elle est élue maire de Montgeron en mai 1945, à la tête de la liste centriste, ce qui fait d’elle une des pionnières en la matière.

Elle est à l’origine de la création du lycée de Montgeron, le premier lycée mixte et le premier de la banlieue parisienne. Elle est a l’initiative de la création des restaurants d’enfants avec Raymond Paumier. Elle sera également la présidente d’Honneur de la Société d’Histoire Locale.

Elle décède le 2 août 1995 à Villeneuve-Saint-Georges.

Des médailles à l’égyptologie

En 1993, elle fonde le musée qui porte son nom et l’enrichit d’une importante donation. Le fond des collections est axé sur la numismatique, l’égyptologie, l’Extrême-Orient (avec notamment des estampes japonaises des meilleurs artistes de la période Edo) et de l’histoire locale.

Conservatrice au Cabinet des Médailles de la Bibliothèque Nationale, elle est également professeur à l’École du Louvre et à la Monnaie de Paris. Son lien familial, avec l’éminent égyptologue Etienne Drioton,
a permis de compléter le fond des archives avec une impressionnante documentation sur ses travaux scientifiques.

Par cette généreuse initiative, Josèphe Jacquiot entendait réaliser les ambitions qui furent toujours les siennes : dispenser la culture, facteur d’accomplissement personnel, gage de paix et de progrès. Inauguré en novembre 1993 par le ministre René Haby, le musée dont elle est à l’origine porte désormais son nom.

Aujourd’hui le musée est un lieu important pour comprendre l’histoire de la ville. Reprenant des pièces remarquables de son fonds, il raconte notre histoire contemporaine, avec de larges panneaux consacrés aux impressionnistes qui fréquentèrent nombreux le château de Rottembourg.

Le musée est ouvert toute l’année et des visites guidées sont régulièrement organisées.

Parc Jean Rostand

Clos de murs, le parc constitue une oasis de calme et de nature à l’écart de l’agitation de la ville. Le jardin à l’anglaise est constitué d’une pelouse parcourue d’allées sinueuses, s’entoure de gracieuses frondaisons arbustives et buissonnantes. Le parc met en valeur la façade arrière de la grande maison et la véranda, qui lui a été adjointe. La rivière anglaise, sur un côté se perd dans le bassin, qu’envahit une dense végétation aquatique. Au milieu de celui-ci, La Licorne des Eaux, une œuvre de Lionel Sabatté, a trouvé sa place depuis 2019. Le gazon central était naguère mis en valeur par le port majestueux du cèdre du Liban et le jet du séquoia.

Apprécié des visiteurs, le verger, au bout du parc, ouvre un passage qu’empruntent les habitués vers la rue Aristide Briand et, au-delà, vers les quartiers pavillonnaires du voisinage. On y trouve encore des vignes, témoignage du passé viticole de notre commune.

L’écrivain Jean Rostand (1894-1977), historien des sciences et biologiste, fils du dramaturge Edmond Rostand, étant décédé peu avant que le domaine soit acheté par la Ville (janvier 1978), les élus, soucieux d’environnement et de protection de la nature dans le cadre d’un urbanisme repensé, se rallièrent à
ce parrainage.

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