Quand le Thabor formait l’élite…

Le Thabor

À la place de la résidence du Thabor se tenait un établissement scolaire privé qui a marqué la scolarité de nombreux Montgeronnais.

Après la Seconde Guerre mondiale, l’établissement privé Saint-Augustin, situé au 136 avenue de la République, reçut de plus en plus d’élèves. Ses vieux bâtiments ne suffirent plus à accueillir tous les élèves.

Urbain Bidan, professeur de mathématique montgeronnais, pensa construire un second établissement. Il acquit un grand terrain près de la Pelouse, dans une partie de Montgeron qui côtoyait les champs. Comme le terrain se situait sur le point culminant de Montgeron, le nom du Mont Thabor s’imposa, en référence au mont biblique où se serait produite la transfiguration.

La construction de l’ensemble du collège (quatre grands bâtiments) dura sept ans. Dès septembre 1955, quatre classes de premier cycle (collège) inaugurèrent le premier bâtiment. À la rentrée de 1959, un grand bâtiment s’ouvrit aux classes de seconde, de première et de terminale. En septembre 1962, les classes de primaire situées au 136 rue de Paris (actuelle av. de la République) abandonnèrent la vieille école pour le bâtiment Saint-Augustin du Thabor. Les grandes années du Thabor commencèrent.

Un établissement d’excellence

Situé au 24 avenue de Sénart, l’ensemble comprenait six classes de primaire, douze classes de collège et sept classes de lycée, au départ uniquement des garçons. Établissement privé religieux, le Thabor dispensait néanmoins un enseignement laïc. Il était réputé pour ses cours de philosophie, de littérature et de mathématiques. Cent-vingt pensionnaires logeaient dans des dortoirs coquets et modernes. L’effectif de 300 élèves en 1955 dépassa les 700 en 1980. Outre les 156 élèves montgeronnais. Les autres venaient des communes de l’Essonne, de Seine-et-Marne, et même de Paris.

L’essor du Thabor s’explique par ses excellents résultats obtenus au BEPC et au Baccalauréat. Pendant plusieurs années, le Thabor figura au palmarès national du magazine Le Point. L’école compte de nombreux polytechniciens, centraliens, élèves de grandes écoles, agrégés en philosophie, et médecins. Jean Ristat, poète, écrivain, qui fut secrétaire d’Aragon et Maurice Cury, écrivain, poète et dramaturge, y furent scolarisés.

En 1973, à la mort du directeur Bidan, son fils aîné Urbain lui succéda à la tête de l’établissement.

Victime de la crise pétrolière

La loi Debré de 1959 donna la possibilité aux écoles privées de passer sous contrat avec l’État. À cette période, les finances de l’école étant saines, l’assemblée générale des professeurs, en accord avec le directeur, décida de conserver sa liberté afin de pouvoir fixer librement les heures accordées à certaines disciplines (mathématiques, sciences, français, langues). Cette décision fut lourde de conséquences.

Avec le premier choc pétrolier de 1973, l’augmentation des frais de chauffage et des charges sociales déséquilibrèrent le budget de l’établissement. Les frais de scolarité devinrent plus onéreux. Les familles aux revenus modestes ne purent plus scolariser leurs enfants. Les effectifs baissèrent chaque année malgré le passage à la mixité en 1975.

En 1991, la direction décida de fermer le Thabor. L’établissement fut démoli en 2004 et un ensemble pavillonnaire fut construit à la place.

Article rédigé avec l’aide de la Société d’Histoire Locale de Montgeron.

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