Parcours patrimoine : Eglise Saint-Jacques-le-Majeur

Implantée sur l’actuelle place des Tilleuls, la première église Saint-Jacques avait été élevée en 1189. Elle fut largement détériorée pendant la Révolution française. Seul bâtiment communal à cette époque, elle accueillit des rassemblements municipaux et les dégâts causés ne furent jamais entièrement réparés.

Général Rottembourg 1855

En 1852, le général Henri de Rottembourg, baron d’Empire et propriétaire du château depuis 1823, fit don à la commune d’une partie de son domaine pour que soit construite une nouvelle église. C’est par une enquête publique, décidée par le maire Édouard Bonfils, que la population put connaître et approuver le projet prévoyant la démolition de l’ancienne église, l’édification d’un nouveau sanctuaire plus adapté à la croissance démographique et urbaine de la ville, ainsi que la construction d’une mairie et d’une école. La place ainsi aménagée prit le nom de son donateur.

De l’ancienne église, démolie vers 1857, subsistent deux chapiteaux sculptés du XIIIe siècle : ils ornent l’édifice actuel, à l’entrée de la nef. La nouvelle église Saint-Jacques, achevée en 1856, est une construction néo-médiévale, œuvre de Julien Laroche, architecte de l’arrondissement de Corbeil. Selon sa volonté, le général de Rottembourg, généreux donateur du terrain permettant l’édification de l’église et des bâtiments communaux situés autour de la place, est inhumé dans la crypte aménagée sous le chœur.

Avec son architecture néo-médiévale, l’église Saint-Jacques se distingue surtout par son décor intérieur, réalisé en 1941 par les frères Mauméjean. Cette entreprise familiale, créée à Pau à la fin du XIXe siècle, connaît alors un succès international, qui s’explique notamment par son habileté à associer les techniques du vitrail, de la mosaïque et de la peinture murale. Marqué par le style Art déco, cet art très coloré s’inspire aussi de techniques médiévales, comme l’emploi de petits blocs de verre géométriques appelés cabochons. Les vitraux décoratifs de la nef et des bas-côtés illustrent les recherches de Charles Mauméjean sur les contrastes de formes et de couleurs, alternant par exemple les tons chauds et acides. Les grandes verrières de l’abside traitent de motifs spirituels traditionnels avec une grande richesse de symboles, tandis que les chapelles latérales du chœur expriment un mélange de piété catholique et de patriotisme.

Après quelques années de procédure, le préfet de la Région Île-de-France a signé le 28 janvier 2021 un arrêté actant l’inscription de l’église Saint-Jacques, située sur la place de Rottembourg. Elle devient ainsi le troisième édifice de Montgeron à être inscrit aux Monuments historiques après la propriété dite « Le Moustier » en 1971 et le Moulin de Senlis en 2019. Si l’église Saint-Jacques a été jugée d’un intérêt suffisant, elle le doit à son décor intérieur, exécuté en 1941 par l’atelier Mauméjean.

Cette inscription aux Monuments historiques impose une obligation : la Ville, propriétaire du bâtiment, devra faire approuver tout projet de rénovation par l’Architecte des Bâtiments de France. Les avantages restent toutefois beaucoup plus importants. L’église est assurée d’une large protection dans l’avenir. Elle peut aussi bénéficier de subventions de l’État et de la Région pour les futurs travaux d’entretien, de réparation et de restauration au titre de la conservation de l’édifice. Ces derniers pourront ainsi concerner la rénovation des vitraux.

D’après les écrits Renaud Arpin de la Société d’Histoire Locale de Montgeron.

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