Parcours patrimoine : Château et parc de Rottembourg

On ignore la date exacte de la construction de l’édifice, mais plusieurs documents attestent de sa présence au début du XVIIIe siècle. Sa propriété s’étendait alors de la Grand’rue (l’actuelle avenue de la République) jusqu’aux rives de l’Yerres. Au cours des XVIIIe et XIXe siècles, les propriétaires de la prestigieuse bâtisse se succèdent.
On note parmi eux quelques noms célèbres de l’époque comme Jean Brongniart, qui était selon l’historien local Jean-Charles Gatinot l’un des proches d’Antoine Louis Brongniart, l’apothicaire du roi et chimiste renommé.

Autre famille influente, la famille Bérard, qui a fait fortune à travers la Compagnie des Indes. Jean-Jacques Bérard, l’un des fondateurs de la Ban acquiert le château en 1790. Au fil du temps, la façade évolue et s’orne de motifs de style Louis XVI. Le jardin à la française devient jardin à l’anglaise, agrémenté de grottes artificielles et de mares.

En 1823, le château devient la propriété de Henry de Rottembourg, un ancien général d’Empire qui fut de toutes les campagnes napoléoniennes. Sincèrement attaché à la commune, il cède 43 ares en 1852 soit une partie du parc à la ville afin de construire une nouvelle église ainsi que des bâtiments municipaux. C’est l’actuelle place de Rottembourg, qui porte encore le nom de ce généreux donateur.

Entre 1846 et 1849, la construction du chemin de fer coupe le parc en deux parties.

De 1868 à 1877, le château est la résidence d’Ernest Hoschedé, négociant parisien, grand collectionneur d’œuvres d’art et conseiller municipal dynamique. Invité à l’été 1876, Claude Monet peint, sur la commande du maître des lieux, quatre toiles pour décorer le salon, dont les célèbres Dindons, visibles au musée d’Orsay, et d’autres tableaux comme Les Dahlias, L’Etang, L’Arrivée à Montgeron. Une autre toile, La Chasse, met en scène une partie de chasse en forêt de Sénart. Certaines de ces oeuvres préfigurent sa célèbre série Les Nymphéas.

C’est pendant ce séjour que Claude Monet rencontre Alice Hoschedé, qu’il épousera en 1892, à la mort d’Ernest.

Après la faillite de la famille Hoschedé, le château change de mains. Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la Ville envisage pendant un temps de s’en porter acquéreur. Finalement, les propriétaires offrent le château aux carmélites de Saint-Denis en 1922. En 1985, le domaine devient maison de retraite pour les prêtres du diocèse. Il abrite également, jusqu’en 2021, le conseil général de la congrégation des Filles de la charité du Sacré-Coeur de Jésus.